Pierre Belon, les bases de la classification, les observations d’après nature
Pierre Belon du Mans (1517-1564) est un naturaliste français.
Grand scientifique du XVI è, il écrit les bases de l’anatomie comparée et de la classification botanique.
Il est d’abord apothicaire auprès de René du Bellay, évêque du Mans.
Il lui crée en 1540, le premier arboretum de France au château de Touvoie, à Maulévrier.
Il part étudier la botanique auprès de Valerius Cordius, en Allemagne,
et ses voyages naturalistes sont les premiers dans l’histoire de l’illustration.
Pierre Belon fonde ses descriptions sur ses observations d’après nature.
En 1553, un de ses ouvrages botaniques traite pour la première fois des conifères et feuillages persistants,
De arboribus coniferis, resiniferis, aliisque, nonnullis sempiterna fronde virentibus.
Ses recherches portent également sur les propriétés thérapeutiques des plantes.
En 1549, il traduit Histoire des plantes de Leonart Fuchs.
Il étudie les animaux marins et poissons dont il écrit une première classification.
Il groupe les oiseaux selon leur anatomie, et publie en 1555
une Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel.
Le genre Bellonia, de la famille des Gesnariaceae, lui est dédié par Charles Plumier puis Carl Von Linné.
Il introduit en France le Platane, le Chêne-liège, le Cèdre, ou encore l’Arbre de Judée.
Un bel Arbre de Judée pousse rue des fossés Saint-Pierre, au Mans.
Les premiers ouvrages d’imprimeurs et d’illustrateurs naturalistes
Au début de la Renaissance, les points de vue divergent entre les médecins botanistes et les imprimeurs.
Les savants ne sont pas favorables aux illustrations de traditions médiévales, imprécises, pouvant porter confusion.
En accompagnement de nouveaux artistes et de leurs illustrations plus précises et naturalistes,
un premier ouvrage est édité par l’imprimeur Jean Schott à Strasbourg en 1530, en non par l’auteur.
Il s’agit d’ Herbarium vivae icones (Plantes d’après nature), d’Otto Brunfels, botaniste allemand.
L’artiste Hans Weiditz, élève d’Albretch Dürer, illustre le livre et ouvre la voie de l’illustration réaliste.
Les plantes, identifiables, sont illustrées d’après nature, et avec leurs défauts, une feuille fanée, le repas d’un insecte.
L’illustration prend sa place dans le livre.
Carl Von Linné, un siècle plus tard, dédiera au célèbre botaniste allemand le genre Brunfelsia chez les Solanaceae.
Leonart Fuchs et Albretch Meyer, la nouvelle botanique illustrée et l’herbier médical d’un nouveau genre
En 1542 est imprimé à Bâle De Historia stirpium Commentarii Insignes (Histoire des plantes) de Leonart Fuchs.
Ce premier ouvrage de botanique médicale scientifique aborde les noms, la description, la floraison et l’habitat des plantes à usage médicinal. Les propriétés des plantes reprennent les travaux antiques.
De historia stirpium présente aussi pour la première fois les portraits de l’auteur, et des illustrateurs.
Leonart Fuchs (1501–1566) est médecin et botaniste allemand. Ses écrits sont influencés par les auteurs grecs et romains. Dans De Historia stirpium, il range les plantes dans un ordre alphabétique et binomial, avec les noms, les espèces du genre, les différences et milieux.
La botanique dès lors étudie morphologie, classification et usages; et accompagne l’art et la science du jardin, le jardin botanique, l’herbier et l’illustration.
Charles Plumier lui dédie en 1703 le Fuchsia, et l’Orchis de Fuchs est une orchidée terrestre d’Europe.
Léonard de Vinci, les violettes et le lys
Léonard de Vinci (1452-1519) observe la nature et ses sources d’inspiration, étudie et dessine plantes et fleurs, développe des raisonnements.
« Mon être ne cesse d’observer la nature, j’admire sa curiosité et sa perspicacité »
« Dans cette anatomie botanique, je formule une théorie sur la croissance des plantes que j’attribue à la terre, au soleil mais aussi à la rosée »
Maria Sibylla Merian, art et science
Maria Sybilla Merian (1647-1717).
Artiste, naturaliste et voyageuse, elle accompagne son talent de dessinatrice à la découverte des papillons et des plantes.
Dans ce contexte encore marqué de la génération spontanée, étudier les insectes «bêtes du diable » est rare.
Elle illustre les plantes et les chenilles, les stades de développement des papillons.
Goût de l’esthétisme, finesse du détail, couleurs vivantes.
Son premier ouvrage, à compte d’auteur, une première, est Neues Blumenbuch (Nouveau livre de fleurs), elle a 28 ans.
D’une vie riche de voyages et de rencontres, son parcours est aussi celui d’une femme, libre, dans une époque où les femmes furent exclues de la science, des voyages jugés dangereux.
Ce siècle verra aussi Jeanne Barret (déguisée en valet de chambre) accompagnant son ami Philibert Commerson et Louis Antoine de Bougainville ; puis Levina Teerlinc peintre de miniatures à la cour anglaise ; ou encore la fille de Maria, Rachel Ruysch, (1664-1750) peintre de fleurs du style baroque.
« Je me suis dans ma jeunesse employée à la recherche des insectes. J’ai d’abord commencé avec les vers à soie dans ma ville natale de Francfort-sur-le-Main. J’ai ensuite établi que, à partir des autres chenilles se développaient beaucoup de beaux papillons de nuit ou papillons de jour, comme à partir des vers à soie. Cela m’entraîna à recueillir toutes les chenilles que je pouvais trouver pour observer leur transformation. »
Maria Sybilla Merian joue un rôle précieux et d’ouverture d’esprit dans l’histoire de l’illustration.
Deux siècles plus tard, Simone de Beauvoir (1908-1986) dira « j’accepte la grande aventure d’être moi »…
Rachel Ruysch (1664-1750)
Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788), et François-Nicolas Martinet et ses gravures de l’Histoire naturelle des oiseaux de Buffon.
en cours de publication
Carl Von Linné (1707-1778)
en cours de publication
Johann Kerner (1755-1830), la botanique pour les cultivateurs
en cours de publication
Pierre-Joseph Redouté (1759-1840)
Natif de Saint-Hubert en Belgique, Pierre-Joseph Redouté rejoint son frère en 1782 à Paris.
De son temps libre, il dessine et travaille sa technique, l’aquarelle. Son travail frais, nouveau et précis est repéré par L’Héritier de Broutelle, magistrat et botaniste.
Il se lance dans l’illustration, art en plein essor.
En 1788, le voilà au service de Marie-Antoinette, il est dessinateur et peintre du Cabinet de la Reine.
Au service des jardins, l’Impératrice Joséphine de Beauharnais devient sa protectrice et le nomme, son peintre officiel.
Son jardin, l’orangerie et les serres de la Malmaison sont des scènes d’inspiration et d’étude pour Redouté. Elle lui achète ses 486 aquarelles originales sur vélin.
Il y réalise ses œuvres comme Les Liliacées, en huit volumes, de 1802 à 1816. « Les naturalistes regrettaient depuis longtemps de ne pouvoir conserver les Liliacées dans leurs herbiers : l’exactitude de la description et la vérité de la gravure les dispenseront du soin de les préparer.»
Après la chute de l’Empire, il continue son travail et publie Les Roses, en trois volumes de 1817 à 1824.
Par un dessin précis, une élégance des couleurs, Redouté, passionné, méticuleux et infatigable, apprend la gravure au pointillé, pour de impressions de grande qualité, contribuant au succès de ses illustrations. Il confie la gravure à une équipe de graveurs, et se consacre à sa technique : l’aquarelle sur dessin au crayon sur vélin reproduite ensuite par gravure. Elle permet de représenter fidèlement la nature. De ses planches dépouillées et délicatement nuancées, par de subtils jeux d’ombre et de lumière, la plante prend un sens.
Il œuvre dans le contexte scientifique du XVIII è, celui de l’anatomie comparative de l’Histoire Naturelle de Buffon (1749-1789) ; de la classification de Linné et son système moderne de nomenclature binomiale (Systema Naturae, 1758)
Au service de la science, il étudie au Jardin des Plantes, et travaille pour l’encyclopédie de Lamarck, père de la théorie de l’évolution et de la biologie.
En 1789, est créée une nouvelle institution, le Muséum d’Histoire Naturelle. Elle accueille botanistes, chimiste, pharmaciens.
Pierre-Joseph Redouté continue son œuvre au XIX è, siècle voit naître la biologie, la paléontologie, la découverte des fonds marins.
Aux jardins, le jardin à l’Anglaise s’invite…
Anne Pratt (1806–1893)et le début de la diffusion pour tous
Anne Pratt, (1806 – 1893 ), native de Strood dans le Kent, est illustratrice botanique et ornithologique.
Passionnée de plantes et de nature, elle installe son activité, à Londres, à l’âge de 20 ans.
Ses deux premiers ouvrages, à l’âge de 32 ans, The Field, the Garden, and the Woodland, et Flowers and Their Associations sont des réussites.
Son style littéraire et artistique fin et détaillé participe aux débuts de la diffusion de la botanique pour tous.
Son travail précis est accueilli par ces mots « d’élégance de la pensée, et raffinement du style ».
Son travail exceptionnel continue avec ces six volumes de The Flowering Plants, Grasses, Sedges, and Ferns of Great Britain and Their Allies the Club Mosses, Pepperworts, and Horsetails, paraissant de 1855 à 1873. 1500 espèces et plus de 300 illustrations couvrent ces nombreux taxons végétaux, des plantes à fleurs jusqu’aux Fougères.
1846 voit la publication de deux ouvrages, The Garden Flowers of the Year, et Wild Flowers of The Year.
Dans The Garden Flowers of the Year, mois par mois, elle décrit 235 plantes, leurs histoires et usages accompagnant et guidant la connaissance du jardinier. Cet ouvrage ne présente pas d’illustrations ni de conseils de jardinage.
En novembre, à la page 191, le Houx est ainsi présenté : « Our most common and hardy evergreen is the Holly (Ilex aquifolium), wich is now glistening on the wild hedge, as well as in the garden. We have, however, under culture, several varieties of this plant, some of which are yellow berries ; others, leaves variregated with pale yellow, or severals tints of green, but no one is beautiful than the common kind. »
En mars, elle peint la Jonquille avec ces mots « the Daffodil is now nodding to the breeze, and sending its strong scent on the air. The old writers called it Lent Lily, chalice flower, and daffy-dawn-lilly. »
Dès 1852, ses œuvres sont éditées en affiches à des fins pédagogiques pour les écoles.
Anne Pratt œuvre ensuite sur la vie du littoral en 1850, sur les oiseaux en 1853 ; ou encore les habitats des plantes en 1863,
quelques temps avant son installation à East Grinstead dans le West Sussex.
Ce sont plus de vingt livres qui seront écrits.
Son travail d’autodidacte et d’excellente botaniste ne reçoit pas toutefois les bonnes critiques de la communauté scientifique de son époque.
Beatrix Potter, ses champignons, ses livres pour enfants et le National Trust
Beatrix Potter (1866-1943), est écrivaine et naturaliste anglaise.
Lors de vacances à Wray Castle dans le Cumbria, Beatrix rompt avec la solitude de l’enfance, étudie la nature dans le pays des lacs du nord est de l’Angleterre.
Elle y fait la connaissance du vicaire Hardwicke Drummond Rawnsley, militant de la protection de la nature, l’un des trois membres fondateurs, en 1895, du National Trust.
Il encourage ses découvertes entre fossiles, insectes, plantes et champignons.
Champignons et lichens sont ses sujets favoris d’études et de dessins.
Elle étudie les spores, leurs formations, et les clefs de la reproduction des champignons.
Ses dessins aquarellés et crayonnés sont vivants, sensibles, rigoureux, élégants.
Présentés aux jardins botaniques royaux, ses travaux scientifiques ne sont cependant pas les bienvenus au sein de la communauté scientifique misogyne.
À 24 ans, elle écrit et dessine une première histoire pour enfants. Ses dessins aquarellés présentent quatre petits lapins nommés Flopsy, Mopsy, Cottontail, et Peter.
Ses travaux sont novateurs. Le format est petit et solide, les dessins sont figuratifs et naturalistes pour des personnages animaux, le vocabulaire et les mots justes sont adaptés à l’enfant.
Face à de nouveaux refus, d’éditeurs cette fois, elle publie alors elle-même ses premières publications dès 1897.
Les 250 exemplaires de The Tale of Peter Rabbit (Le conte de Pierre Lapin) sont un succès.
En 1902, ses travaux trouvent éditeurs. Suivront The Tale of Squirrel Nutkin (Noisette l’écureuil),
The Tailor of Gloucester ( Le Tailleur de Gloucester), ou encore The Tale of Benjamin Bunny (Le Conte de Jeannot Lapin).
Ses Champignons sont publiées en français à la Bibliothèque de l’image.
Maurice Pillard-Verneuil, l’Art nouveau, la plante et ses applications aux industries d’art
Son ouvrage Étude de la plante et ses applications aux industries d’art, paru en 1908, à la Librairie Centrale des Beaux-Arts.
Les plantes lui sont sources d’inspirations et de créations. «Parmi les éléments divers, appelés à concourir à la formation d’une œuvre ornementale, la plante est certainement celui des éléments qui possède le plus de variété dans la forme, qui se prête le mieux aux combinaisons décoratives, qui nous offre le plus de ressources, en un mot. »
Il s’exprime davantage en décorateur qu’en botaniste, cependant il œuvre à merveille des planches botaniques, avec différents angles, coupes de fleurs, floraison et fructification.
En 1910, chez le même éditeur, il écrit Étoffes japonaises tissées et brochées.
La même année, il signe, avec Georges Auriol et Alfons Mucha, Combinaisons ornementales se multipliant à l’infini à l’aide d’un miroir.
Les auteurs y développent la technicité de miroirs et glaces pour dupliquer leurs motifs art nouveau en aménagement et décoration.
Mathurin Méheut, illustrateur et peintre, illustre et écrit avec lui le Livre de la mer, en 1913.
L’art de Maurice Pillard-Verneuil trouve racine dans l’art japonais, l’art nouveau et l’esthétique des courbes, le monde de la mer, les formes animales et végétales.
en cours de publication :
Edith Holden, The country diary of an Edwardian lady
Le Corbusier et la flore
les fleurs et fées de Cicely Mary Barker
Paul-André Robert et l’éditeur suisse Delachaux et Niestlé
Ebbe Sunesen, Preben Dahlstrøm et Dagny Tande Lid, la Norvège et l’Islande
Marjorie Blamey, des aquarelles, la Flore d’Europe occidentale, guide des fleurs de montagne, la flore par couleur
La Flore d’Europe occidentale de Marjorie Blamey et de Christopher Grey-Wilson, à la façon des Oiseaux d’Europe de Lars Jonsson,
est un livre animant l’émerveillement, l’admiration.
Cette flore précieuse et unique invite à aller botaniser. C’est un livre d’art également.
En ouvrant ses pages, les nombreuses années de travail et la finesse du trait et des couleurs se pressentent aussitôt. Ses aquarelles sont faites d’après nature.
Feuilleter les pages est plaisant, et l’identification est de même aisée en connaissant d’avance les caractéristiques des familles de plantes, ou en utilisant les clefs proposées dans cet ouvrage.
Les pages de gauche proposent les textes concis et précis de Christopher Grey-Wilson des Jardins Botaniques de Kew, ainsi que des détails peints affinant ou concluant l’identification.
Celles de droites sont quant à elles les illustrations de Marjorie Blamey, en grandeur nature.
The illustrated flora of Britain and Northern Europe est le titre original, A Domino Books production.
L’adaptation française est parue aux Éditions Arthaud en 1991.
La classification utilisée est celle de Flora Europaea (Tutin TG et al., 1964-1993, 2001, Cambridge University Press), des clefs de détermination présentent neuf familles.
2 500 espèces y sont représentées, dont 3 familles de Gymnospermes et 102 familles d’Angiospermes (sauf Graminées, Cypéracées et Joncacées).
The Book of Magnolias est le premier ouvrage illustré de Marjorie Blamey.
A 48 ans, elle commence sa carrière d’illustratrice, après une enfance sur l’Île de Wight, puis son activité d’agricultrice avec son mari dans les Cornouailles.
Vont suivre Bulbs (Plantes bulbeuses d’Europe), Wild Flowers of Britain and Ireland, Guides fleurs de montagne, Toutes les fleurs de Méditerranée, et de petites flores par couleurs.
des lichens, la photographie et l’identification
P W Hawksworth élabore dans les années 1970 une méthode d’évaluation de la qualité de l’air par le dénombrement des espèces de Lichens en Angleterre et Pays de Galles.
Par la structure de leur thalle, les lichens sont plus sensibles que les autres végétaux à la pollution de l’air par le dioxyde de soufre (SO2). Des espèces peuvent disparaitre lorsque la qualité de l’air se dégrade. 80 lichens épiphytes servent de référence et définissent 10 zones de qualité et le taux de SO2 en µg/m3.
Il participe en 1992 à The Lichen Flora of Great Britain and Ireland.
« Guidé par des onglets matérialisant les caractères à observer, vous cheminez facilement vers une identification sûre et intuitive.
Chantal Van Haluwyn, spécialiste des lichens, est professeur émérite à l’université de Lille. Elle fut l’une des premières en France à travailler sur l’utilisation des lichens dans la détection de la pollution.
Juliette Asta est chercheur au laboratoire d’écologie alpine de l’université Joseph Fourier de Grenoble.
Jean-Pierre Gaveriaux, ancien professeur agrégé, photographe, est membre de l’Association française de lichénologie. »
Éditions Belin. Guide des Lichens de France, 2 volumes, Lichens des arbres, Lichens des sols.
La photographie illustre les deux ouvrages.
la flore dans « Arrietty, le petit monde des chapardeurs »
Un film d’animation japonais du studio Ghibli, par Hiromasa Yonebayashi et Hayao Miyazaki.
en cours de publication