photos The eurasian Hoopoe,| la Huppe fasciée, 30 cmThe eurasian Hoopoe and the green Woodpecker | la Huppe fasciée et le Pic vert It will be dedicated to birds, to the night, to migration, sounds and songs. Elle sera dédiée à l’oiseau, à la nuit, à la migration, aux sons et chants. Nocturnes
night flight |vol de nuit « Combien d’oiseaux passeront cette nuit vers le nord, sans même faire de bruit ? Des Engoulevents et des Chevaliers ? Est-ce par milliers que s’activent les Collemboles sous la litière forestière ? Et ces clochettes de Jacinthes en grappes penchées au sommet ? Au fait, où partait la Salamandre croisée sur le chemin en montant ? Ils me laissent à cette sensation, celle de leurs détails, des entités à la fois simples, et des mondes entiers qui s’ouvrent et existent, des échelles de plus en plus fines, un massif coloré d’un jardin, les poissons d’un étang, miroirs vivants de l’univers. » Nocturnes, éric photos the common redshank | le chevalier gambette, 25 cm the common greenshank & the common redshank | les chevaliers aboyeur & gambette, 30 & 25 cm
Et le noir bougie Estompes sous la branche Matin de janvier photos the tawny owl | la chouette hulotte, 32 cm night flight |vol de nuit Et le noir bougie Estompes sous la branche Matin de janvier Ma bien chère Edith, voici la Chouette hulotte, ma première sculpture peinte de l’année. la longue nuit se termine sous la branche du grand chêne l’oiseau tranquille va se reposer fermer ses yeux noir de bougie et des silences sur le carnet des mots chant familier de la chouette une première phrase aux deux notes mêlées allongées deux secondes d’arrêt une troisième note seule et vient le hululement sur le carnet des phrases de novembre à janvier la chouette les noces d’hiver séries musicales de dix à trente minutes le soir venu d’autres plus longues en fin de nuit hier soir avant le noir le rouge-gorge fait vibrer l’air de ses notes cristallines, pures, douces passages près du noisetier à l’instant aux premières lueurs son chant reprend l’harmonie d’un matin de janvier le tintamarre pour la chouette ? va t-elle rester sous la branche ? et les mystères de ces accords… sous le ciel froid écouter ces humeurs des couleurs, des parfums les vols amples des oies migratrices les gris cendrés et les bruns noirs des ailes au dessus des saules, des peupliers l’instant de ce matin de janvier les pousses des perce-neige et des silences South Downs, birds, éric
South Downs two chalk grassland birds | deux oiseaux des coteaux calcaires South Downs, éric photos the woodlark | l’alouette lulu, 15 cm the stonechat & the woodlark | le tarier pâtre et l’alouette lulu, 13 & 15 cm
The sheepbarn , the Preraphaelite paintings, November | La bergerie, les peintures préraphaélites, novembre This wooden plank comes from the farm where I grew up. Was it in the sheepbarn? On a shelf in the workshop? In the granary between the oat smells and the dust spread there over time? Its patina makes me think of it, I have been stroking it for a long time, closing my eyes, finding the plank again. Its sapwood reminds me of old trunks in woods, trunks which existence woodpeckers enjoy, the undergrowth, a redcedar planted at the edge of the driveway. Painting the Woodcock made me think of the Preraphaelite paintings in which from a white background, the ochers and creams, the reddish browns and the sienna colours, very little diluted, rise to an intended matt color rendering as in the plank. Thin strokes and bird watching do the rest. Here is the Woodcock, in spring time, with its eggs, very often four of them ; here is the clearing just as it loves it, the edge or the young thicket, to fly away with ease. I have imagined it as in my childhood woods. There is also november for me, the passing and migratory breaks of the bird, the joy to know it is here, among the woodrushes and the periwinkles, at the foot of the tall beeches and of the redcedar. Cette planche de chêne vient de la ferme où j’ai grandi. Était-elle à la bergerie ? Une étagère dans l’atelier ? Dans le silo à grains entre les odeurs d’avoine et les poussières posées là par le temps ? Sa patine m’y fait songer, je l’ai caressé, longuement, en fermant les yeux, en retrouvant la planche. Son aubier me rappelle de vieux troncs en forêt dont les Pics apprécient la présence, le sous-bois, un thuya planté au bord de l’allée. Peindre la Bécasse m’a fait penser aux peintures préraphaélites où, depuis un fond blanc, les ocres et les crèmes, les roux et les siennes, très peu dilués, montent vers un rendu mat, souhaité comme celui de la planche. Les traits fins, et l’observation de l’oiseau, font le reste. Voilà la Bécasse au printemps, avec ses œufs, quatre bien souvent ; voilà la clairière comme elle l’aime, la lisière ou le jeune taillis, pour s’envoler avec aisance. Je l’ai imaginé comme dans les bois de mon enfance. Il y également novembre pour moi, les passages et les pauses migratoires de l’oiseau, la joie de la savoir là, parmi les luzules et les pervenches, aux pieds des grands hêtres et du thuya. éric photos the eurasian woodcock | la bécasse des bois, 30 cm It will be dedicated to birds, to the night, to migration, sounds and songs. Elle sera dédiée à l’oiseau, à la nuit, à la migration, aux sons et chants. Nocturnes
Two artists living a century apart, a correspondence, bird sculptures Deux artistes d’un siècle d’écart, une correspondance, des sculptures to Edith | à Edith South Downs South Downs,is both an essay, a friendly correspondence dreamed up between two artists a century apart and a sculpture exhibition of birds from the South England hills. From a recent encounter with the light and the scents of these hills, their immensities, from an encounter twenty years ago with Edith Holden’s drawings and texts, has come to me the idea of an essay, an exhibition. A tribute to the centenary of her passing, in 1920, an exchange of letters with her. Edith, illustrator, painter was born on the 26th September 1871, in England. Eric, sculptor, painter was born on the 30th September 1971, in France. They love painting, writing . The colour and the word love the emotions. Watching, staying connected to nature, simply. Twenty four sculptures and twelve texts are shown, as many landscapes, colours, moments of a year. Our correspondance are friendly letters, thoughts, creations, travels, seasons for the bird and flowers. And the joices to go and refresh oneself in the South Downs. South Downs are made up with chalk grassland, beech hanger and woodlands, heathland, farmland, river and marsches, coastlines. The essay begins the 16th July, they are getting ready for a trip in September, Autumn… « South Downs, birds » est à la fois un essai, une correspondance amicale imaginée entre deux artistes d’un siècle d’écart, et une exposition de mes sculptures d’oiseaux observés sur les collines du sud de l’Angleterre, les South Downs, du Hampshire à l’East Sussex. D’une rencontre récente avec la lumière et les parfums de ces collines, leurs immensités, d’une rencontre il y a vingt ans avec les illustrations et les textes d’Edith Holden, m’est venu l’idée d’un essai littéraire, d’une exposition. Un hommage aux 100 ans de sa disparition, en 1920. Edith, illustratrice, peintre, est née le 26 septembre 1871, en Angleterre. Eric, sculpteur, peintre, est né le 30 septembre 1971, en France. Ils aiment peindre et écrire. La couleur et le mot aiment les émotions. Observer, rester connectés avec la nature, simplement. 24 sculptures et 12 textes sont présentés, autant de paysages, de couleurs, de moments d’une année. Nos correspondances sont des lettres d’amitiés, des pensées, des créations, des voyages, les saisons chez les oiseaux et les fleurs. Et les joies de venir se ressourcer. Les South Downs sont composées de côteaux calcaires, de boqueteaux de hêtres et boisements, de landes à bruyères, de champs, de rivières et marais, de bords de mer. L’essai commence un 16 juillet, ils se préparent pour un second voyage, en septembre, l’automne… July | juillet the common swift | le martinet noir, 16 cm August | août the red kite | le milan royal, 48 cm And the red ochered The elegant bird hovers Follows the curves. […] Et le roux ocré L’ oiseau élégant flâne Suit les arrondis […] September | septembre the european stonechat | le tarier pâtre, 13 cm Il y a l’été, l’automne, l’hiver, le printemps, et voilà l’été, notre rencontre. There is Summer, Autumn, Winter, Spring and here is Summer, our encounter. October| octobre the short-eared owl | le hibou des marais, 36 cm November | novembre the common snipe | la bécassine des marais, 26 cm and the woodcock | et la bécasse des bois December | décembre the grey partridge | la perdrix grise, 28 cm sculptures January | janvier the tawny owl | la chouette hulotte, 32 cm Et le noir bougie Estompes sous la branche Matin de janvier February | février the common linett | la linotte mélodieuse, 14 cm Ciel froid février Les manteaux terre de Sienne Picorent et s’envolent March | mars April | avril May | mai June | juin chalk grassland | côteaux calcaires beech hanger and woodlands | boqueteaux de hêtres et boisements heathlands | landes à bruyères farmland | paysages des champs rivers and marshes | rivières et marais costline | bords de mer correspondances extracts| extraits des correspondances Knowle, 29 th July Dear friend, In September, we are to meet for a second autumn trip. We have talked, indeed, of going back to Storrington, a lovely idea, yes. To walk again on the South Downs way towards Amberley, Houghton and the Arun Valley, coming across its birds, its butterflies, welcoming Autumn and its lights, its colours, the sun on the sea far away and the Hillside, its energies to reflect on the year feelings, paths and introspections, let this season of balance vibrate deep inside oneself, nature setting little by little. Edith has arrived at Knowle by bike, just as on the 7th July, to see again the orchids and wild roses along the edges, the blue of the forget-me-not in the marshes. She has brought shortcakes to thank the local woman who had given her a white waterlily at the pond of Packwood House. She was feeling a subtle mixture of spontaneity and elation to sit down and write with the usual simplicity, easiness and skill of her letters. This morning, along with the wheat field scents, there were thin touches of poppy red slipped thinly between the grain green leaves. A light wind made the vetches undulate, leaves from a notebook were turning, were thinking. Was Edith thinking of the orange red of the Common Stonechat between the hawthorn leaves on a limestone hill ? Of the friendly confidences in their first letters, of the simplicity of sharing ? Yes, she was sketching out sentences, quickly, her feet anchored in the ground. The ground was so pleasant, to feel oneself there, now , among the flower movements, of small tortoiseshells finely cut wings, shaken by the wind, by life. She is listening, watching. We first met nearly a year ago on the South Down way, last summer. I remember our first letters. To read them elated us whatever the subjects, our current energies, our creativity keeping us busy, our looks either light or serious . And this morning I am thinking that energies found in a letter one has received are similar to those of writing , of friendship. They are both linked and free. Free to write when we feel like doing it , to imagine ourselves working or strolling, meeting each other again , a presence, words. Write to me soon éric, Edith. Knowle, 29 juillet Cher ami, En septembre nous allons nous retrouver, pour un second voyage d’automne. Nous parlions en effet de retourner à Storrington, une belle idée, oui. Refaire le chemin des South Downs, vers Amberley, Houghton et la vallée de l’Arun, croiser ses oiseaux, ses papillons, accueillir l’automne et ses lumières, ses couleurs, le soleil sur la mer au loin et les collines, ses énergies à relire des ressentis de l’année, des chemins et introspections, faire vibrer en soi cette saison d’équilibre, d’une nature qui se pose peu à peu. Edith venait d’arriver à bicyclette à Knowle comme au 07 juillet, pour revoir les orchidées et les roses sauvages au bord des haies, le bleu des myosotis dans les marais. Elle avait amené des shortbreads pour remercier une voisine des lieux qui lui avait offert un nénuphar blanc à l’étang de Packwood House. Elle ressentait un subtil mélange de spontanéité et d’exaltation à s’asseoir et écrire, avec la simplicité, l’aisance et l’habileté habituelle de ses lettres. Ce matin, avec les parfums du champ du blé, il y avait les fines touches de rouge coquelicot glissées comme des mots entre les feuilles vertes des céréales. Un vent léger faisait onduler les vesces, les pages d’un carnet tournaient, pensaient. Est-ce-que Edith pensait au rouge orangé du tarier pâtre entre les feuilles d’une aubépine du coteau calcaire ? Aux confidences amicales des premières correspondances échangées ? À la simplicité de partager ? Oui, elle esquissait des phrases, vite, les pieds ancrés sur le sol. Le sol était si agréable pour se sentir, là, au présent ; entre les mouvements de fleurs, de vanesses aux ailes finement découpées, agitées par le vent, par la vie. Elle écoute, observe. Nous nous sommes rencontrés il y a bientôt un an, sur ce chemin des South Downs, l’été dernier. Je me souviens de nos premières correspondances. Les lire allait nous exalter, quelques soient les sujets, nos énergies du moment, nos occupations à créer, nos regards légers ou sérieux. Et ce matin, je me dis que les énergies qu’il y a dans une lettre reçue sont les mêmes que celles d’écrire, celles de l’amitié. Elles sont à la fois en liens et libres. Libres d’écrire, quand nous le pressentons, à nous imaginer en train de travailler ou flâner, à retrouver l’autre, une présence, des mots. Écris moi vite éric, Edith. Solilhull, 22 juillet Mon cher éric, De ces immensités sculptées par le vent, je relis mes notes d’un précédent voyage d’hiver, de marches depuis les méandres de la Cuckmere jusqu’au falaises de craie des Seven Sisters et Birling Gap. J’y ai observé à plusieurs reprises, entre brumes basses ou sous un ciel bleu pâle d’hiver, le Hibou des marais. Il est je crois l’un de mes oiseaux préférés. Et toi, le tien ? Des bises et le vent, Edith Le Cran aux oeufs, le 22 juillet Ma bien chère amie, Quel ange tu fais à m’envoyer tes regards sur les peintures, ils me sont excellents. J’ai maintenant l’impression de ne pas m’arrêter, de relire les premières notes du carnet bleu, j’y retrouve les premières profondeurs des pensées, de l’eau qui perle et alimente, nos notes sur le chemin. J’accueille tes mots avec grande estime. Les ambiances que tu décris entre les méandres de la Cuckmere et les falaises des Seven Sisters invitent à y retourner…Comme je te comprends pour le Hibou. À ta question de l’oiseau, l’un de mes oiseaux préférés est peut-être le Rougegorge, ou le Vanneau aussi. À moins qu’il ne s’agisse de la Chouette hulotte. Vient la Perdrix grise, elle m’évoque le coteau calcaire et ses pentes à orchidées – je pense à l’Ophrys abeille que tu as délicatement peinte en ce début de juillet -. La Perdrix est aussi l’oiseau des champs d’orges et de blés, de ces longues soirées d’été. Le soir tombe entre les parfums du gros tilleul au coin du bois et ceux des orges, savamment mélangés par le vent. Un Hibou moyen-duc lance ses notes profondes. Les chemins sont encore marqués de la longue journée de travail des paysans. Des moutons sont revenus pour cinq à six semaines dans la pâture aux épiniers après le champ de blé. Les perdrix aiment y aller, il a des flaques d’eau autour du bac à eau. Ah oui, tu sais, le gros tilleul, un paysan est intervenu afin qu’il ne soit coupé, c’est une si bonne nouvelle. Des bises et le vent, éric Solilhull, 16 juillet Chaque saison j’ai tout aussi hâte de revoir le martinet noir. Je relis la description qu’éric avait écrite « le bolide des toits et des ruelles, l’arc de cercle des courses folles et des planés légers. Les acrobaties aériennes, les courses poursuites et les cris stridents des martinets en groupe donnent un je ne sais quoi de gai et d’animé entre le ciel et les toits. » Vite, avec les pinceaux, je prépare pour l’oiseau des bruns noir couleur fusain, des gris silex, des reflets blanchâtres ; comme les couleurs du merle noir sur son nid aujourd’hui, des ailes des vulcains, en ce mois de juillet, des inflorescences du rubanier d’eau au bord de la Blythe à Temple Basall. Chaque saison, je passe du temps à les observer., comme les soirs venus, où les jeunes de l’an dernier et les adultes qui ne sont pas au nid, montent et disparaissent dans le ciel. Ils y passent la nuit. Dorment-ils donc ? Dormir là-haut, par une chaude soirée d’été… Les acrobaties reprennent demain matin. Dans quelques jours vient le départ de beaucoup d’entre eux, la migration. Edith. Great Bookham, Polesden Lacy, 02 août Chère Edith, Les Bruyères, les Canches et les Pins de ton illustration page 108 montrent à merveille la lande écossaise, les Gélinottes. Le parfum est là. Oh oui nos premières correspondances, les satisfactions et les énergies qu’elles allaient partager. Je me sers un thé, regarde des premières lueurs du jour par la fenêtre, et mes pensées se sont posées avec les linottes et le bruant jaune dans l’aubépine. Les oiseaux mélodieux y étaient posés, avant notre rencontre sur le chemin aux papillons. Et les fleurs d’été et leurs parfums subtils. Oui libres. Libres d’écrire. Et nos lettres se sont emplies de mots, près du bouquet de feuilles de saule et d’astrances sur la table à écrire, lorsque le soleil pose des teintes de roses sur les arbres de la lisière en forêt. Nos couleurs se sont soufflés d’ écrire, de recevoir, d’ apprendre, de s’émouvoir. Je suis allé lire tes mots entre les feuillages des blés, ai trouvé ceux des vesces et de la campanule de ton agenda de juillet. Nous reverrons les oiseaux à notre second voyage. Ils seront sur le même arbre, perchés, énergiques et mélodieux, agités d’aller et retour entre les graines des lampsanes et d’épilobes et les rameaux du grand arbuste. Je l’imagine en automne, et l’hiver, puis vient le printemps, voilà l’été. Oh comme les lettres aiment parler de ces mouvements de la vie, de ces intensités, de ces variabilités aussi. Je pense – et tu le devines déjà- , à cette amie dont les mots t’ont laissée perplexe, attristée, décidée aussi. Si elle juge que tu ne brilles pas assez pour elle, alors il y a ce chemin dont tu parles. Je nous imagine revisiter ensuite de nos longues conversations cette année. Avec toi Edith on parle d’amitié, d’art, de beauté, de couleurs. Je me souviens, tu m’avais demandé si j’aimais peindre. Ensemble, nous sommes qui nous sommes. Qu’en penses-tu, nous pourrions nous retrouver le 28 septembre. J’ai pensé aux jardins de Nymans. Les Eucryphias parfumés seront encore en fleurs, avec les bruyères du wild garden. Ou préfères-tu que je vienne te chercher à Solilhull ? Des bises aux roses jaunes et au hibou, éric Kilmalhog, 02 septembre Quelle exaltation éric à recevoir nos lettres, les ouvrir. Les mots, les saisons. Nos couleurs, oui, se sont soufflées d’ écrire, de recevoir, d’ apprendre, de s’émouvoir. L’Écosse continue à m’émerveiller, de couleurs en lacs. Les grandes étendues d’herbes et de bruyères me font penser à tes marches le long de la mer. Des saisons dont tu parles, je nous propose d’ écrire un texte à deux au sujet de l’automne des oiseaux, de nos observations, et en effet de ces souffles et mouvements de vie. L’automne des oiseaux entre août et novembre, l’automne de nos anniversaires. Que de mouvements durant ces mois, avant la pause hivernale dès novembre, j’en compte quatre vois-tu : les derniers nids, le départ des visiteurs d’été, la migration des oiseaux du nord et de l’est, et la venue des premiers arrivants de l’hiver. Voici les deux premiers mouvements. Les derniers nids : le merle noir observé ce 16 juillet sur son nid devait être à sa troisième couvée. Et des quatrièmes pontes sont bien souvent observées. Jusqu’à l’entrée de l’automne, certains oiseaux s’occupent des derniers nids. J’ai trouvé des étourneaux sansonnets affairés au nid en août, des petits moineaux domestiques en septembre. Des pigeons ramiers sont au nid en septembre pendant que passent les premières migrations. La chouette effraie commence entre été et automne une deuxième nichée si une saison favorable et une nourriture suffisante le permettent. Avec ce temps parfait et chaud ce mois de septembre, le chardonneret, dessiné sur son chardon, a pu très bien pondre une troisième fois dans son superbe nid. Ces couvées tardives sont parfois aussi des pontes de remplacement d’une nichée détruite, à espérer que ces efforts ne soient pas réduits par une météo défavorable. Le départ des visiteurs d’été : il est toujours plus aisé, au printemps, de voir l’arrivée des visiteurs estivaux, de se réjouir des chants du rossignol philomèle, de la fauvette à tête noire, du coucou gris, de mes premières hirondelles ce 14 avril quand sont en fleurs les prunelliers et les orchis mâles. Le 20 avril, dans le voisinage, j’ai entendu le pouillot véloce pour la première fois, et le tarier pâtre dans les marais. Mais en automne, leurs départs sont si discrets, inaperçus. Nous les voyons parfois, les entendons encore un peu. Puis, les voilà partis, un beau matin, ou en pleine nuit. L’an dernier en fin septembre, les martinets noirs avaient tous disparus, et depuis quelques jours je n’avais pas vu d’hirondelles de fenêtre. Il y avait encore quelques hirondelles rustiques, mais un grand nombre d’entre-elles était parti vers le sud. Vais-je revoir à la mi-octobre le pouillot véloce, à sautiller dans les groseilliers à maquereaux ? Il est bien souvent le dernier à nous quitter, et est habituellement le premier à arriver. Chez le merle noir, et la grive musicienne, comme ceux des champs d’Elmdon Lane, sont-ils des migrateurs, des sédentaires ? J’aime octobre et novembre pour leurs grandes volées d’étourneaux, de moineaux et de fringilles dans les chaumes, vite rejoints par les premières migratrices, les grives mauvis et litornes, et bientôt les bécassines à que j’aime aller voir à Olton. Plus tard, quelle hâte, passeront les oies cendrées. Dis moi de toi, de tes lectures et écritures. À la joie de te lire, amitiés automnales et bises écossaises, Edith 6 septembre Chère Edith, Je regarde les cartes et les petites routes de l’Écosse que tu découvres à vélo, entre Callender et le Lake of Menteith ; et t’ imagine sous la pluie, à observer la bécassine, le courlis et les étourneaux. Je lis ta joie de retourner bientôt, le 17, au Loch Venachar, je t’écris la mienne de partager ces mots ensemble. Des oies dont tu as la hâte des passages, j’entends celle de janvier dernier dans les près salés. Sous des ciels de silence où tout semble parti, avec les parfums et les couleurs, il y avait à écouter, après le calme, entre les allées de saules et de peupliers, les vols puissants et amples des oies, les gris cendrés et les bruns noirs des ailes. Elles m’ont donné l’idée de sculpter un oiseau, une oie cendrée, oui, d’un mètre soixante d’envergure, dans l’air pâle, ténu, mais empli de vie, de force. Le guide de Ferguson précise 18 plumes de la queue, 11 rémiges primaires. J’ai si hâte de peindre ces gris, ces orangés, son œil. Et cet oiseau venu de si loin, des heures durant, traverse les paysages, survole les forêts, longe d’immenses étendues de plaine. Puis j’entends les oies du ciel de mon enfance. Il semble plutôt bas ce matin de novembre des vacances scolaires, il fait à peine clair encore. Quelle joie ! Pas d’école, de toute façon je ne sais y trouver ma place, à ne pas y être compris. J’ai toujours aimé parti tôt, marcher avec le lever du jour. Le vent léger et bien froid déjà souffle de nord- est, de la plaine. Si le vent vient du nord -est disent les anciens, et Alfred en parlait hier encore, les Oies pourraient passer. Quel émerveillement ! Des oies ! Vraiment ? Et ce matin là, les dernières feuilles des hêtres et des noisetiers volettent. Je m’amuse à calculer le temps qu’elles mettent à danser jusqu’au sol encore sombre, me dit qu’elles seraient belles dans un herbier aux pages de papier gris, mais elles me parlent tout bas et préfèrent rester au pied de l’arbre, avec les parfums des thuyas, des cyprès et des genévriers du jardin des moniales. Je décide la suite de mon chemin en suivant la longue haie sur le côté du monastère, au plus court vers les hauteurs, sans prendre par le grand tilleul finalement. Et si les oies arrivaient maintenant ? Ce seraient ces cris merveilleux et des coups d’ailes à tendre les oreilles dans le calme de la fin de nuit. À moins que ce soit plus tard ? Remarque, au moins, de jour, je les verrais avec mes petites lunettes d’approche. À la joie de les attendre s’ajoute l’odeur, après la nuit, de la terre fraîche du grand champ carré, ses jeunes semis de blé d’hiver. Les oies vont-elles reconnaître le paysage ? Vont-elles me voir ? J’attends. Et la lune entre des nuages. À penser à tout et à rien. Comment peuvent-elles me voir ? Et je sais qu’elles ont aussi tant à faire aujourd’hui. Me vient l’idée de leur faire signe. Je me prépare, je sens qu’elles vont venir. Des notes au loin, subtiles, puis marquées, et un grand V, ce vent léger venu de l’est. Et des frissons magiques pendant une minute. Dix, vingt, trente, quarante, cinquante, soixante secondes, la minute dure longtemps et à la fois s’en va bien vite après les bois. Je n’ai pas su si elles avaient vu mes mains tendues. J’ai su plus tard qu’elles allaient vers la mer. Ce sont elles qui m’y ont invité, à marée basse, à marée haute. Et voici, chère Edith, les deux autres mouvements. La migration des oiseaux du nord et de l’est : après des moments de vie avec les oies, puis avec les ascendances thermiques des buses la journée venue, viennent les charmes des passages, lors des matins d’automne, des bandes de pinsons et linottes, des ramiers, des étourneaux, des éperviers solitaires, ou des vanneaux en groupes bavards tout là-haut, de longues heures durant. Et la nuit les fauvettes ou les rouge-gorges passent, par centaines, ces vies. L’arrivée des premiers hivernants : à songer à tes paysages britanniques, par la fenêtre entre-ouverte ici, je relis mes notes d’oiseaux en séjour ou erratiques, dans les paysages d’hiver entre Artois et Boulonnais. Entre bocage et pâtures, je lis les grives litornes et mauvis, la buse pattue, les linottes et pinsons, les buses variables, l’émerillon, le hibou des marais. La forêt et sa lisière accueillent les pinsons du nord, la bécasse des bois, le faucon hobereau, l’autour des palombes. Au bord de la rivière ce sont les bécassines, les guignettes et cul-blancs, le tarin des aulnes, le chevalier sylvain, le petit gravelot. Le long des champs se posent ou passent les vanneaux et pluviers dorés, les étourneaux et pluviers argentés, goélands marins, argentés et cendrés, le busard Saint-Martin, le merle à plastron. Sur le littoral et ses marais, il y a, venus de voyages là-aussi, le butor étoilé, les courlis cendrés, le tourne-pierre à collier, les aigrettes, les barges à queue noire et barges rousses, les bécasseaux sanderling, les canards et sarcelles, les fuligules, la bergeronnette de Yarell venue d’Angleterre. Les rouges-gorges chantent, le jour se lève. À l’instant je relis des chroniques horticoles de Vita Sackville-West. Ses éloges des rosiers, des cyclamens ou du raisin, ainsi que son art de décrire le jardin, sont délicieux. Quel temps fait-il chez toi ? Je prépare un thé bien chaud. Et toi ? Quelle joie de t’écrire. Des bises aux couleurs de septembre, et les Alouettes. éric Hawkhurst, le 06 novembre J’aime ce délicieux mois de novembre, il reste encore quelques feuilles sur des arbres, des Saules, des Hêtres, des Peupliers, et déjà leurs silhouettes se dessinent. La nature se pose, avec ses beautés, ses projets pour le printemps. Et tout le temps d’y penser. Des mots ont du se poser sur le sol en forêt, le long des troncs couverts de lichens, sur les vieux fruits pour les Merles, ou les fleurs des Viornes d’hiver. Qu’ont-ils à se chuchoter… Le temps de la créativité. Des Grives mauvis passent dans le ciel, la nuit, le jour, des lumières et le vent. éric Clairmarais, le 04 mars et si l’écriture venait des empreintes d’oiseaux… Ciel froid février Les manteaux terre de Sienne Picorent et s’envolent Ma bien chère Edith, ton joli couple de Bouvreuils pivoine ce 23 janvier, nos Pinsons du nord en forêt dès novembre, et février m’a fait penser aux Linottes sur la colline de Storrington. abritées dans les herbes sèches les Linottes mélodieuses se savent confondues couleur de terre il y a des graines de renouées et marguerites les oiseaux s’activent et déjà pensent à s’envoler dans le ciel des bandes ondulées et blanches une aurore froide de février ne peut s’imaginer qu’avec ses bandes de Linottes quelques Pinsons des Chardonnerets des notes des roulades des cliquetis des trilles que se demandent les oiseaux se dit-elle notre orchestre ce matin semble joyeux inventif et libre on s’envole encore on se perche sur les genévriers des pentes abritées du coteau calcaire quelques contrepoints et flûtés même si c’est février les élégants et les mélodieuses viennent de partir vers la rivière en bas il était temps d’aller boire de l’eau sous les aulnes et se posent les empreintes de petits doigts d’oiseaux sur le limon une œuvre comme les prémices d’une écriture comme un enfant trace les lignes de son prénom gravé dans la roche meuble éphémère je les imagine ensuite repartir dans les branches ces mots des sons des cliquetis ces silhouettes presque éclipsées parmi les fruits secs des aulnes je viens de passer une heure avec les oiseaux assise contre ce tronc mes mains cherchent le chaud vais continuer ma journée restera dix heures puis midi cette après-midi et le soir viendra le printemps choisir un jardin et son lilas ou une lande et ses bruyères un talus accueille un sureau ou ce coteau un buisson pour le nid chaud et méticuleux viendra ce soir la bande de soixante Linottes serrées ensemble dans les rameaux contre le tronc à l’abri du vent du nord-est ce sera une journée réussie éric
Here, on the path, a friendly encounter with Edith, amazed, smiling. Spontaneous, she talks about butterflies, a couple of walkers from Cardiff is listening. They are so pleasant , simple. Here, there are five of us. éric photos the european stonechat | le tarier pâtre, 13 cm Je feuillette les notes du carnet. Elles me parlent de l’immensité du paysage de collines qui s’étend au loin, de vent léger et de fleurs d’été, de silex et de craie, les chaumes sont d’ocres et de bruns, et les mûres, les cenelles et les sureaux sont de teintes attirantes. Oui, ce sont des linottes mélodieuses et le bruant jaune qui s’expriment, dans l’aubépine, et je me demande à quoi elle pense. L’arbre fleurit les saisons, les longues années, sans s’embarrasser de nous, sur les hauteurs des coteaux, en lisière d’un petit boisement, entre les bruyères de la lande, dans la cour de la ferme, le long de la rivière ou de la haie, en arrière de la dune. Ces lieux familiers. La chouette dans un vieux lierre, quels poissons en bord de mer, les moutons se reposent ce matin, le martin pêcheur a t-il plongé entre les reflets des feuilles des saules. À quoi pensent ces êtres de vie ? Le chemin monte vers le champ d’avoine, des origans en fleurs. Le pas se presse. Je sens une jolie évidence. Là, sur le chemin, la rencontre amicale avec Edith, émerveillée, souriante. Spontanée, elle parle des papillons, un couple de randonneurs de Cardiff écoute. Ils ont si plaisants, simples. Nous voilà à cinq. Nous échangeons sur les façons de voler des papillons, leur amusantes et merveilleuses facultés de goûter les fleurs avec les pattes, d’écouter les alentours avec les antennes. Un moment de silence, ample, sans effets d’obstacles. Être présent avec ces vies. Et leurs yeux adaptés à ce paysage, celui de forêts de milliers de marguerites d’un demi mètre de haut, d’origans sucrés et de séneçons jaune soleil. Il suffit de sourires pour que très vite, quel mystère tout de même, les discussions s’étoffent aussi du temps qu’il fait, des lumières hier soir pendant la pluie d’orage, de nos lieux de vie, des couleurs des perdrix. Et des nuées d’ ailes sur les pétales, l’assiduité et le choix, la nécessité, à se poser, là, sur ces plantes, ces parfums. Les marcheurs reprennent le sentier. Les pas. Je sens une émotion, une sorte d’intensité, celles que les phrases et les lettres savent traduire. Avec Edith nous continuons l’écoute de ces bulles de temps. Synchrones, légères, colorées. Elle me demande si je peins, je lui réponds oui. Il y a dans nos regards un subtil équilibre, une authenticité, et ce ressenti, une conscience floue, – nous n’en posons pas de mots -, d’une amitié et de satisfactions à laisser venir, à cultiver. Et depuis la joie de nos lettres, elles ont le sens de la confidence, de la vulnérabilité, des énergies entre les êtres. Les longues ailes du milan royal, habile dans le vent léger ce matin, dessinent, des cercles, des lignes, des traits sur la carte. Nous imaginons les vues là haut, sur les coteaux calcaires des South Downs, les champs de céréales, les pâtures parsemées d’ajoncs, nos regards, Black Down au nord et ses reliefs généreux presque ouatés en teintes de gris foncés, la Manche au sud, son aplat bleu azur. Oui elles sont bien cela, les lettres. Attraper ce moment de silence, ample. Écrire le présent, le déplier, et l’envoyer à son amie. Il y a l’été, l’automne, l’hiver, le printemps, et voilà l’été, notre rencontre. éric, « South Downs, birds ». I am leafing through the notes. They tell me about the wasteness of the hill landscape that stretches far away, about the light wind and Summer flowers, about flint and limestone, the stubble are ocher and brown, and the blackberries, haws and elderflowers have attractive hues. Yes, here are the Common Linets and the Yellowhammer that are singing in the hawthorn. I am wondering what it is thinking of. The tree flowers the seasons, the long years, without minding about us, on the tops of the hillsides, on the edge of a small wood, between the moor heathers, in the farming yard, along the rivers and hedges, behind the dunes. These familiar places. The owl in an old ivy, which fishes by the seashore, sheep resting this morning, has the kingfisher dived between the reflections of the willow leaves, what is on the mind of these living creatures ? The path climbs towards the oat field, flowering wild marjorams. I speed up. I have the sense of a lovely evidence. Here, on the path, a friendly encounter with Edith, amazed, smiling. Spontaneous, she talks about butterflies, a couple of walkers from Cardiff is listening. They are so pleasant , simple. Here, there are five of us. We exchange on the way of flying for butterflies, their funny and wonderful habilities to taste flowers using the legs, to listen to the surroundings with the antennaes. A moment of silence, ample, without any obstruction. To be here with these lives. And their eyes adapted to this landscape, that of a thousands of a half meter high oxeyes daisy forest, of sweet wild marjorams and sunny yellow ragworts. It only needs smiles, so that very quickly, still such a mystery, talks are also fleshed out by words about the weather, the last evening lights during the rain storm, our places of life, the partridge colours, and swarms of wings on petals, diligence and choice, the need to rest there on these plants, on these scents. The walkers get back on the path, the footsteps. I am feeling an emotion, a kind of intensity that sentences and letters can reflect. With Edith we go on listening to these time bubbles. Synchronised, light, coloured, She asks me if I paint, I answer , yes. There are in our eyes a subtle balance, genuineness and this feeling, we do not put it into words, a friendship and rewards to come, to built. And since then the joy of all these exchanges, they have the sense of confidence, of vulnerability, of energies between the beings. The red Kite long wings, skilful in the light wind this morning draws circles, lines, strokes on the map. We picture the views up there, on the limestone hillslopes of the South Downs, cereal fields , pastures strewn with gorses, our eyes, the Black Down northward, these wide landforms almost billowy dark grey hues, English Channel southward, its azure blue patch. Yes, they are all of it, the letters. To catch this moment of silence, ample. To write the present, to unfold it, to let it blossom and send it to one’s friend. There is Summer, Autumn, Winter, Spring and here is Summer, our encounter. éric, « South Downs, birds ».
« Roses are perhaps Sissinghurst’s most iconic flower. For Vita Sackville-West, who made the garden with her husband Harold Nicolson, roses were the embodiment of the romantic, particularly the old forms and the species roses with their wild exuberance and brilliantly coloured rosehips. Most people grow roses for their flowers, but few spare a thought for the shiny, plump hips. All roses produce rosehips, but we don’t see them as often as we do the flowers because as gardeners we tend to deadhead the spent blooms. » Garden Illustrated An article from Garden Illustrated, September 20, 2019 Rosa centifolia muscosa ‘Henri Martin’, Rosa moyesii. At Sissinghurst. éric
Une nouvelle, des sculptures | a short story, some sculptures Nocturnes est dédiée à l’oiseau, à la nuit, à la migration, aux sons et chants. Autour de ces mots, et d’observations et écoutes de l’aube ou du crépuscule, m’est apparu le choix de Chouettes et Hiboux et chanteurs de nuit, de voyageurs nocturnes, de chanteurs matinaux. Nocturnes, ce sont environ trente-cinq sculptures. Les Chouettes et Hiboux : l’Effraie, le Hibou des marais, le Hibou moyen-duc, le Grand-duc d’Europe, la Chouette hulotte, la Chouette lapone, la Chevêchette, la Chevêche, la petite Nyctale, … Le Puffin des Anglais, l’Océanite tempête, le Butor étoilé, le Blongios nain, le Cygne sauvage, l’Oie cendrée, la Sarcelle d’hiver, le Faisan de Colchide, la Caille des blés, le Râle des genêts, la Marouette ponctuée, la Grue cendrée, le Vanneau huppé, le Courlis cendré, la Barge à queue noire, les Chevaliers gambette et aboyeur, la Bécasse des bois, la Bécassine des marais, l’Engoulevent bois-pourri, la Huppe fasciée, l’Alouette des champs, l’Hirondelle rustique, le Rossignol philomèle, le Rougegorge familier, le Rougequeue noir, le Traquet motteux, le Merle noir, la Grive musicienne, l’Hypolaïs ictérine, la Fauvette grisette, le Loriot d’Europe, … Nocturnes is dedicated to birds, to the night, to migration, sounds and songs. Around all these words, and observations and listenning from dawn to sunset, has come to my mind the choice of Owls and night singers, night travellers, early birds. Nocturnes, there will be about thirty five sculptures. Owls : the barn Owl, the short-eared Owl, the long-eared Owl, the eurasian Eagle-Owl, the tawny Owl, the great grey Owl, the eurasian Pygmy Owl, the little Owl, the northern Saw-whet Owl, … The Manx Shearwater, the Storm Petrel, the Bittern, the little Bittern, the wooper Swan, the greylag Gooose, the Eurasian Teal, the Pheasant, the Quail, the Corn Crake, the spotted Crake, the common Crane, the northern Lapwing, the eurasian Curlew, the Black-tailed Godwit, the Redskank, the common Greenshank, the Woodcock, the common Snipe, the Eastern Whip-poor-will, the Eurasian Hoopoe, the Skylark, the barn Swallow, the common Nightingale, the Robin, the black Redstart, the northern Wheatear, the Blackbird, the Icterine Warbler, the common Whitethroat, the European Golden Oriole,… Nocturnes, c’est également une nouvelle : lors d’une nuit d’avril, près de la lisière d’une forêt du Sussex, de 21 h à 8 h, une narratrice songe à la migration des oiseaux, aux joies et sensations, aux sons et silences; à l’impermanence de la pensée, l’art et la beauté. « Adossée au grand Hêtre, les mains posées sur son tronc lisse et sculpté dans le temps, d’où ses branches vont vers le ciel, j’écoute. Attente. Quelle joie ici ! Au petit matin j’irai retrouver les violettes parfumées. » Nocturnes is also a short story : on an April night, near the edge of a Sussex forest, from 9 to 8 am, an English narrator thinks about the migration of birds, the joys and sensations, the sounds and silences; the impermanence of thought, art and beauty. Je dédicace cette exposition à Edith Holden. I dedicate this exhibition to Edith Holden. « June 8. I saw an Owl tonight, flying across the garden at the back of St. Bernard’s Road […] at Olton » Edith, 1906. Et pour les enfants : des illustrations de plumes et d’arbres, des cartes de nuit, des mots et leurs notes, des palimpsestes et des couleurs, des croquis et des calques, des oiseaux et des arbres; et le scénario du carnet. And for children : drawings of feathers and trees, nighttime maps, words and theirs notes, palimpsestes and colors, sketches and tracing paper, birds and trees, and the notebook’s script common pheasant, common greenshank, common snipe, short-eared owl, eastern whip-poor-will, common swift, eurasian hoopoe, barn swallow, nightingale, northern wheatear, blackbird and song thrush | faisan de colchide, chevalier aboyeur, bécassine des marais, hibou des marais, engoulevent bois -pourri, martinet noir, huppe fasciée, hirondelle rustique, rossignol philomèle, traquet motteux, merle noir et grive musicienne. the short-eared owl | le hibou des maraisI see the wide, bright, appealing sea. The unceasing waves, a book opens, recloses, the pages fly.| Je vois la mer, vaste, lumineuse, attirante. Les vagues ininterrompues, un livre s’ouvre, se referme, les pages volent. the common pheasant | le faisan de colchide From woodlands to pastures the undulating driveway leads to Scotney Gardens…| Entre boisements et pâtures, l’allée vallonnée conduit aux jardins de Scotney… the woodcock & the common snipe | la bécasse des bois & la bécassine des marais Painting the Woodcock made me think of the Preraphaelite paintings in which from a white background, the ochers and creams, the reddish browns and the sienna colours, very little diluted, rise to an intended matt color rendering as in the plank…| Voilà la Bécasse au printemps, avec ses œufs, quatre bien souvent ; voilà la clairière comme elle l’aime, la lisière ou le jeune taillis, pour s’envoler avec aisance. the common snipe | la bécassine des marais With its particulary long and sensitive beak, the Snipe searches, in a jerky fashion as if knitting mud and shallow waters…| Avec son bec particulièrement long et sensible, la Bécassine explore de façon saccadée et presque tricotée la vase et l’eau peu profonde. the common greenshank, the eagle owl, the common quail, the black bird | le chevalier aboyeur, le grand-duc d’europe, la caille des blés, le merle noir, Hawkhurst, Tunbridge Wells, 12 th January 2019 roches ancêtres affût ce matin lever du jour sur la mer éric Là-haut des dentelles, des silhouettes, le vent, novembre souffle les dernières feuilles, une Bécasse des bois vient de passer au ras des ronces, le soir tombe, une Chouette hulotte chante à nouveau depuis quelques jours… 28 th November, 17:45 les hêtres, la chouette hulotte et la bécasse des bois, the beechtrees, the tawny owl and the woodcock, des arbres et des oiseaux Au petit matin j’irai retrouver les Violettes parfumées.. « Je connais peu d’oiseaux qui chantent d’un bout de la nuit à l’autre, dit la Chouette. Comme dans le jour où les chants diminuent d’intensité vers midi, le milieu de la nuit, vers deux heures du matin, est bien plus silencieux » Il était vingt-deux heures en ce début d’avril, et sur les hauteurs de la forêt, non loin de la lisère aux Tilleuls – là où allait chanter dans quelques jours l’Engoulevent – la Hulotte et le Rossignol venaient d’arriver. D’habitude, on chantait ici pour affirmer sa présence, attirer une compagne ; mais ce soir un peu de légèretés… Les deux oiseaux échangeaient sur les sons et couleurs. « Combien d’oiseaux sont passés dans le ciel ces derniers jours ? se demande le Rossignol, c’est la migration de retour, du sud vers le nord. » Il songe aux oiseaux qui voyagent en groupe, lors des nuits éclairées et étoilées. Alors que la vue ne suffit pas, il faut s’écouter, émettre des cris de contacts, comme ceux des Grives mauvis et leurs « tssiiii » aigus. Il a croisé les Grives maintes fois dans le ciel de nuit. Que d’étoiles observées, de vallées traversées, d’arbres reconnus. Est-ce que d’autres voyageurs sont arrivés ? Oui, ils ont fait la route de nuit répond la Chouette. Ainsi, la Bécasse des bois et la Fauvette grisette chantent depuis peu, entre Ronces et Fougères, dès l’aube. La discussion continue, et les deux compères admirent les couleurs entre les feuillages et le ciel, des bleus indigos, des outremers et des azurs. Ici se devinent les voyages des Vanneaux, l’arrivée des Fauvettes, les cols et les fleuves. Un livre est ouvert, et ses pages sont le ciel et l’arbre, l’arbre ami de l’oiseau revenu… Le Noisetier, ravi du retour de son Rossignol, se pose la question de pourquoi les oiseaux chantent. Beaucoup d’oiseaux virtuoses ont des plumages discrets, ce sont des Grives, des Alouettes et des Merles. Le chant a deux fonctions : attirer un partenaire et affirmer un territoire. Créer un territoire pour avoir de la nourriture, élever la nichée, empêcher tout intrus. Et les chants suivent des calendriers et des horloges, et accompagnent la vie de l’oiseau. La Chouette entend une voix délicate…. Elle semble nous écouter se dit-elle… « Quelle joie ici ! Au petit matin j’irai retrouver les Violettes parfumées. Elles sont le long du bois, broderies de feuilles ovales et de fleurs délicates; et l’Églantine que j’aime tant, comme l’aimait Edith » dit la narratrice, adossée au grand Hêtre, les mains posées sur son tronc lisse et sculpté dans le temps, d’où ses branches vont vers le ciel. Et la nuit étoilée. Elle écoute le silence. Attente.. « C’est aux oiseaux que je pense, aux nécessités et mystères de la vie, se dit la narratrice. Ils me laissent à l’esprit ces altitudes et vitesses de vol, des déplacements en reconnaissant la mer, en suivant les étoiles. » Il était maintenant deux heures du matin, je m’étais avancée vers la lisière sud-est de ma petite forêt, et blottie contre le tronc d’un Noisetier, je décidais de m’assoupir davantage. Combien d’oiseaux vont passer cette nuit vers le nord, sans même faire de bruit ? Pourraient-ils se raconter, ici ou ailleurs, des dates et des routes dans le ciel, des forêts et des mers, les étoiles ; et au bout du voyage l’arbre, l’ami, le confident ? Oui, c’est à peu près de cela que la Merlette et le Chevalier se mirent à parler, plus loin dans les prairies humides : des grandes questions sur la migration. Je lui demandai s’il avait fait belle route ce cher Chevalier, en traversant la Manche vers l’Angleterre et vers notre marais du Sussex, depuis la baie de Somme en France ; et s’il avait croisé des premières Hirondelles, encore absentes ici. En effet les différences de dates d’arrivées de migration sont marquées chez beaucoup d’oiseaux : si les premières Hirondelles sont là début mars dans les Pyrénées, elles n’arriveront qu’en mi-avril en Écosse. Elles suivent le printemps et la nourriture disponible. Et si les premiers Coucous du sud ouest de la France sont revenus à la mi-mars, ceux de la montagne n’arriveront qu’en fin avril, ou ici dans le Sussex début avril. Nous avions ensuite parlé de l’orientation de routes de migration. La plupart des oiseaux d’Europe suivent une orientation sud-ouest / nord-est, mais les directions peuvent être un peu différentes en fonction de la météo et de la géographie, comme pour traverser la Manche. Et quelques oiseaux, comme le Loriot, suivent un axe sud-est / nord- ouest. Le Chevalier me demanda si nous les Merles suivions des voies de migrations larges ou étroites. Je lui répondis que la majorité des oiseaux, comme les Merles, prenions des couloirs larges, depuis les côtes atlantiques jusqu’à l’est de l’Europe, mais en évitant des zones trop en altitude, en suivant parfois de larges vallées. Et tout de même assez rares sont les oiseaux qui suivent un front étroit, comme la Grue. Et qu’en est-il de prendre le chemin le plus court ou de suivre le trait du littoral ? La majorité des oiseaux volent droit devant, qu’importe le paysage survolé. Certains oiseaux marins, comme les Sternes ou les Macreuses, suivent le trait du littoral même si le chemin est plus long, avec le besoin de s’y poser, de s’y nourrir, et de suivre leur habitat favori : la mer. Les Rapaces, les Cigognes et les grands voiliers, ne traversent pas la mer où les courants ascendants chauds du dessus des terres ne sont pas présents. Ils s’en servent pour voler et voyager. Et les vitesses et altitudes de vol ? La vitesse de migration peut suivre à peu près celle du vol ordinaire de l’oiseau, et la plupart des migrateurs suivent une croisière de 30 à 40 km/h pour les petits passereaux, et jusqu’à 65 à plus de 85 km/h pour les Canards comme les Sarcelles. L’altitude, quant à elle, est très variable, de nuit comme de jour. Beaucoup de petits oiseaux volent près du sol ou de la mer : de quelques mètres à plus de 100 m de haut. Cela dépend beaucoup de la météo. Et leurs vols nocturnes sont souvent plus hauts. De nombreux oiseaux vont voler entre 1 000 et 2 000 m, comme les Pigeons, les Étourneaux ou les Vanneaux. Et de grands records sont atteints par de grands Rapaces, des Barges et des Courlis, jusqu’à 6 000 m. La durée quotidienne du vol est de 6 à 8 h par jour, et va dépendre de la météo, du vent, et de vols sans escale ou non, comme celui de traverser une mer. Il reste ensuite à s’imaginer le temps que mettra le Traquet motteux pour rejoindre l’Islande…en venant d’Afrique du sud.. Et, la Barge rousse, en 2020, a établi un nouveau record de vol entre l’Alaska et la Nouvelle-Zélande. Selon des scientifiques, un oiseau a parcouru plus de 12 000 km en 11 jours sans escale ! D’hypothèses en dialogues, d’histoire dans les histoires, la Merlette m’expliqua que des oiseaux apprennent les routes de migration en suivant les aînés…et il aura bien fallu un jour qu’un parte le premier.. Quant aux jeunes Coucous, ils partent seuls pour la première fois vers le sud, et savent où s’arrêter en fin de voyage. Et les oiseaux savent repérer des reliefs, des fleuves, une maison, des arbres… Ah la belle étoile, pensions nous ensuite… Les migrateurs nocturnes s’orientent en suivant les mouvements des étoiles. Et cette connaissance n’est pas forcément héréditaire, mais un apprentissage au fil de la vie de l’oiseau, et depuis qu’il est oisillon. De nuit, comme de jour, un vent violent va gêner ou interrompre les migrateurs. Un ciel bien dégagé, ou avec quelques nuages sera parfait pour voyager. Et si la pluie ou le brouillard viennent à tomber, les oiseaux se posent. La narratrice demanda aux deux oiseaux, la Merlette et le Chevalier, au fait, quand et pourquoi décidez-vous de partir ? Quel mystère que la vie des voyageurs de nuit… « Orion, le sablier d’hiver, brille encore, vers l’horizon où ma planète Vénus va bientôt se coucher. » Le Merle lève-tôt éprouva la joie de parler, en ce petit matin, avec l’Alouette. N’avait-il pas entendu ses longues trilles joyeuses de deux à trois minutes qui emmènent des phrases superbes à plus de 100 mètres de haut, alors que le jour pointe à peine ? Les oiseaux bien souvent ne chantent pas dès qu’ils sont éveillés. Ils s’étirent d’abord, lissent leurs plumes, et rejoignent un endroit pour chanter. Dans les milieux où il vit, à peu près partout, le Merle noir est souvent le premier à chanter, à accompagner le silence de l’aube, et commence bien avant le lever du soleil. Il offre alors ses notes pures, amples, flûtées, cristallines. Dans les champs, ce seront l’Alouette et les Perdrix. Il fait encore noir. Alouette et Merle sont suivis par le Rougegorge, la Grive musicienne, le Pigeon colombin, la Tourterelle des bois, le Faisan. Et la Poule dans la cour de la ferme. C’est ainsi une véritable horloge des chants au petit matin qui peut être écrite. « Que me diront les Violettes au lever du jour ? Si souvent quand nous nous parlons, elle me présentent des mots : colorée, beauté, parfum. Les opales de la Manche sont colorées ; un regard d’enfant coloré; les rectrices du Hibou ; la Lune ; et le chant du Merle est coloré. » dit la narratrice. éric, Extraits de Nocturnes
Cette superbe tourterelle parce que j’aime écouter ses notes douces et admirer sa silhouette fine entre les feuillages agités des saules du marais, entre les branches modelées des charmes du bocage, et parce que je tente de lui envoyer comme je peux de belles énergies pour son long voyage de migration, où elle croise, à ma grande tristesse, depuis tant d’années, la violence et l’insanité d’une partie de l’aventure humaine : l’extrême chasse, et la française. éric photos turtle dove sculpture tourterelle des bois sculpture
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